Rebecca a dÔepassÔe la cinquantaine, elle est actrice, elle est toujours aussi sÔeduisante. Oscar a quarante-trois ans, il est un auteur un peu connu, il Ôecoute du rap en essayant d'Ôecrire un nouveau livre. Ils sont des transfuges de classe que la bourgeoisie n'Ôepate gußere. Ils ont l'un comme l'autre grandi et vieilli dans la culture de l'artiste dÔefoncÔe tourmentÔe et sont experts en polytoxicomanie, mais pressentent qu'il faudrait changer leurs habitudes. ZÔo n'a pas trente ans, elle est fÔeministe, elle ne veut ni oublier ni pardonner, elle ne veut pas se protÔeger, elle ne veut pas aller bien. Elle est accro aux rÔeseaux sociaux-- Ưca lui prend tout son temps. Ces trois-lßa ne sont pas fiables. Ils ont de grandes gueules et sont vulnÔerables, jusqu'ßa ce que l'amitiÔe leur tombe dessus et les oblige ßa baisser les armes. Il est question de violence des rapports humains, de postures idÔeologiques auxquelles on s'accroche quand elles Ôechouent depuis longtemps ßa saisir la rÔealitÔe, de la rapiditÔe et de l'irrÔeversibilitÔe du changement. Roman de rage et de consolation, de colßere et d'acceptation, Cher connard prÔesente une galerie de portraits d'Òetres humains condamnÔes ßa bricoler comme ils peuvent avec leurs angoisses, leurs nÔevroses, leurs addictions aux conflits de tous ordres, l'hÔeritage de la guerre, leurs complexes, leurs hontes, leurs peurs intimes et finalement-- ce moment oßu l'amitiÔe est plus forte que la faiblesse humaine.