Dans la nuit du 26 dÔecembre 2018, la maison de Robert Lalonde a complßetement brÒulÔe. Cette demeure, que sa compagne et lui avaient construite et entretenue avec ardeur pendant plus de quarante ans, n’est plus qu’un tas de cendres fumant au milieu du jardin dÔevastÔe. Les pompiers ont bien tentÔe de faire sortir ßa la queue leu leu les quatre mille livres que recelait la maison en flammes. En vain, ou presque. Les maÒitres de cÔeans, aprßes avoir cherchÔe une porte dans l’Ôetouffante boucane noire, se sont retrouvÔes, en plein c℗ur de l’hiver, tous les deux nus comme au premier jour. Pendant toute une annÔee, ils ont cabotÔe d’un chalet ßa l’autre en attendant qu’une nouvelle demeure les accueille. De cet Ôepisode, Robert Lalonde tire un de ses textes les plus lumineux. Les livres, aussitÒot partis en fumÔee, ne demandent bien sÒur qu’ßa renaÒitre, et un beau matin une idÔee vient ßa l’auteur : traduire Walt Whitman, tout Leaves of Grass, pour s’occuper. Ces carnets, ponctuÔes de passages tirÔes de l’℗uvre maÒitresse du grand poßete amÔericain, racontent comment l’Ôecrivain, chassÔe d’un paradis pour en voir un autre se construire sous ses yeux, reprend ardemment goÒut ßa la vie – une vie toute nouvelle.