Que celui qui pourrait Ôecrire un tel livre serait heureux, pensais-je, quel labeur devant lui! Pour en donner une idÔee, c'est aux arts les plus ÔelevÔes et les plus diffÔerents qu'il faudrait emprunter des comparaisons ; car cet Ôecrivain, qui d'ailleurs pour chaque caractßere en ferait apparaÒitre les faces opposÔees, pour montrer son volume, devrait prÔeparer son livre minutieusement, avec de perpÔetuels regroupements de forces, comme une offensive, le supporter comme une fatigue, l'accepter comme une rßegle, le construire comme une Ôeglise, le suivre comme un rÔegime, le vaincre comme un obstacle, le conquÔerir comme une amitiÔe, le suralimenter comme un enfant, le crÔeer comme un monde sans laisser de cÒotÔe ces mystßeres qui n'ont probablement leur explication que dans d'autres mondes et dont le pressentiment est ce qui nous Ôemeut le plus dans la vie et dans l'art. Et dans ces grands livres-lßa, il y a des parties qui n'ont eu le temps que d'Òetre esquissÔees et qui ne seront sans doute jamais finies, ßa cause de l'ampleur mÒeme du plan de l'architecte. Combien de grandes cathÔedrales restent inachevÔees!