Simon Venne, quarante-neuf ans, dÔemissionne de son poste de professeur au cÔegep du Vieux MontrÔeal. Il ne donnera pas le cours L’Occident en mutation ßa la rentrÔee d’automne. Trop de douleur, trop de remords. Ses pas le conduisent ßa La Nouvelle-OrlÔeans, oßu, dans un bar du French Market, il fait la connaissance d’une femme qui s’exprime dans un franƯcais indÔefinissable. Elle s’appelle Ruth. Leurs rencontres, placÔees sous le signe de l’alcool et du dÔesir, prennent des allures de chassÔes-croisÔes oßu chacun protßege ses secrets. Ils errent dans cette ville peuplÔee de fantÒomes : celui d’Anne GisÔe, jeune rescapÔee d’un Saint-Domingue en proie ßa la rÔevolution et qui a ÔechouÔe en Louisiane en 1792, plus morte que vive; celui de Benjamin Banneker, cet astronome noir qui dßes la fin du XVIIIe sißecle s’intÔeressait ßa Jupiter, monstrueuse planßete gazeuse que de tout temps on a pu voir ßa l’℗il nu. Ils parlent de Katrina, qui a semÔe la dÔevastation quelques annÔees plus tÒot. Et Ruth fait remarquer ßa Simon que cette tache sur Jupiter est justement, en vÔeritÔe, un immense anticyclone. Comme quoi, en fait de tempÒete, il peut toujours y avoir pire.