Je suis ici parce que j’ai lu un petit livre et que je l’ai trouvÔe inspirant. Un livre dÔefendu par la censure [...]. Il s’agit d’un roman, d’un simple roman trßes court. Mais, ßa mon avis, plus puissant qu’une bombe ou n’importe quelle arme secrßete. » Le petit livre en question, Nous autres, a ÔetÔe Ôecrit par l’Ôecrivain russe Ievgueni Ivanovitch Zamiatine. AchevÔe en 1921, le manuscrit est interdit de publication par la censure et l’auteur doit s’exiler ßa Paris. Il sera publiÔe la premißere fois en 1924 ßa l’Ôetranger. L’action de ce roman d’anticipation se dÔeroule dans un futur trßes ÔeloignÔe oßu les citoyens vivent dans une sociÔetÔe dirigÔee par l’ÔEtat Unique, un ÔEtat totalitaire qui prÔetend rÔegir toutes les activitÔes humaines et veiller au bonheur collectif par l’abolition des besoins individuels et la standardisation des vies. Le personnage central d’Un petit livre, Anton Antonich Setotchkine, est professeur de littÔerature russe ßa Moscou. Il n’a rien d’un dissident et les auteurs qu’il enseigne en classe sont soit des classiques, soit des Ôecrivains reconnus et bien cotÔes par la nomenklatura. Sans qu’il lui ait demandÔe, une de ses Ôetudiantes lui offre Nous autres en plein dÔebut des purges staliniennes au dÔebut des annÔees 1930. Il est alors loin de se douter du danger auquel ce cadeau empoisonnÔe va l’exposer.